Le village qui vous accueille compte parmi les plus anciens du Béarn puisque c’est sous l’administration de l’Empire Romain, à l’aube de notre ère, que fut défrichée l’immense forêt qui couvrait la province et c’est dans l’une de ces clairières mises en culture que s’édifièrent les premières habitations de ce qui allait devenir NAVAILLES (du latin NOVALIS : nouvelles terres défrichées).
Quant à ANGOS, commune autonome jusqu’en 1845 (8 mai), rattachée cette année-là à NAVAILLES par ordonnance du roi Louis Philippe, son étymologie est plus obscure. Plusieurs auteurs s’accordent pour y voir une forme d’occitan FANGAS (Fange, bourbier), encore que voilà bien longtemps qu’on ne s’embourbe plus dans ce charmant quartier de notre commune. A la fin des Xème et XIème siècles, NAVAILLES occupa une place prépondérante dans l’administration des Etats du Béarn où elle eut un rang de première et plus importante des dix, puis des dix-neuf baronnies. Le château, qui de son donjon du XIV ème siècle domine la vallée du Balaing, fut depuis le Haut Moyen-Âge jusqu’à la période moderne le siège du pouvoir dans notre village.
L’église dont l’origine remonte au XIIème siècle a été, presque entièrement, reconstruite en 1914. Cependant quelques vestiges de l’époque romane subsistent, tels les chapiteaux historiés de chaque côté du chœur. La curieuse tête de Saint Loup sculpture d’origine préromane, certainement une tête paléochrétienne (ou une tête d'idole païenne christianisée), fut volée dans l'église au cours de travaux de restauration et de peinture à la fin des années 1990. Le porche roman est en plein cintre avec un remarquable tympan. Son chrisme a la particularité d'avoir une inversion de l'alpha et de l'oméga.
Enfin, mais ceci est du domaine de la découverte individuelle, NAVAILLES-ANGOS, offre le charme inépuisable de ses vallons où coulent le Balaing et le Gélis, paradis des pêcheurs et de ses promenades tout au long des chemins de crêtes et de randonnées, avec à l’horizon sud, nos montagnes resplendissant dans toute leur majesté.
Siège de la seigneurie puis 1ère baronnie des Etats de Béarn (1216), la présence d’un château à Navailles est mentionnée pour la 1ère fois en 1046. Il s’agit, alors, d’un château dit « à motte », construction en bois élevée sur une motte artificielle, selon un procédé qui apparaît autour de l’an Mil et se multiplie dans toute l’Europe.
C’est dans la seconde moitié du XIVème, que Giraude, baronne héritière de Navailles et son mari Roger-Bernard II de Foix-Castelbon ont fait rebâtir le château de Navailles, selon le modèle du château de Mauvezin, dont ils sont les seigneurs, et selon une technique élaborée par Gaston Fébus et Sicard de Lordat à Morlanne et Montaner.
Les Barons de Navailles se sont succédés en ces lieux jusqu’en 1346 date à laquelle, la baronnie passera par mariage au Grailly-Foix, Carmain-Foix, Andoins et Montaut-Benac dont est issu le Maréchal de Navailles, un des brillants militaires de Louis XIV.
En 1686, elle fut vendue aux Gontaut-Biron, illustre famille du Périgord dont ils sont les premiers barons, mais fortement implantés en Béarn. Ils la revendirent rapidement (1694) à la famille Desclaux-Mesplès, illustre au sein du Parlement de Navarre.
En 1850, le château fut racheté par Elie de Gontaut-Biron, le futur ambassadeur de France en Allemagne pendant la terrible période qui suivit la guerre de 1870, soit de 1871 à 1877. Tout en conservant la structure extérieure de l’antique forteresse, véritable palimpseste d’architecture, il réaménagea totalement l’intérieur, lui conférant un décor typique de la seconde moitié du XIXème siècle, alliant le style néogothique à celui du Second Empire, associé au confort le plus moderne. Les Gontaut-Biron en firent un lieu de réception admirable, y accueillant, pendant des décennies, nombre de célébrités du monde des lettres, des arts et de la politique. Toutefois, ils durent, à regret, s’en séparer en 1981 et le vendirent à M. et Mme Lacay-Burato. Cette dernière fut une artiste peintre de renom à qui l’on doit, entre autres, les fresques du Théâtre St. Louis de Pau.
Après sa mort, en 2003, le Château fut acheté par M. Jean-Gérard Pilloy et M. Xavier Guiraud de Saint-Eymart qui, depuis douze ans maintenant, contribuent à lui rendre son lustre d’antan …